"la conscience est étudiable. Le tout, c'est de poser la question au niveau juste. Et le niveau juste, c'est le côté émergent de l'expérience, et ensuite les capacités réflexives qui accompagnent la préparation de ces données phénoménales. Donc il y a deux niveaux enchevêtrés qu'il faut étudier séparément.
Attention, je parle d'émergence dans le sens dynamique, pas dans le sens évolutif : les capacités cognitives se présentent sous des formes diverses et doivent être « cousues » ensemble en permanence, voilà ce que j'appelle le phénomène d'émergence.
Alors pourquoi la conscience aurait-elle émergé ?
Parce qu'il y avait, parmi toutes ces possibilités, la possibilité d'émerger. C'est un effet de situation. Cela aurait pu se passer ou ne pas se passer. Il y a un côté très aléatoire dans le monde. C'est comme si l'ontologie du monde était féminine, une ontologie de la permissivité, de l'émulation. Tant que c'est possible, c'est possible. Je n'ai pas besoin de chercher à justifier ceci ou cela. Au milieu de tout cela, la vie tire les possibilités, elle bricole.
L'idée de machines émergeant comme êtres vivants devrait vous paraître concevable ?
Oui, je n'ai aucun problème avec l'idée qu'on puisse créer des organismes dotés d'une identité somatique, d'une identité de type sensori-motrice, ou d'une conscience artificielle.
Cela fait peur aux gens, ils pensent à Frankenstein.
On change de registre. Cela renvoie à la dimension éthique de la science, à sa dimension sociale. On n'est plus dans l'ordre du possible, mais dans l'ordre du souhaitable, ce n'est pas la même chose. Je dis que c'est possible. Qu'on décide collectivement, démocratiquement, de le faire ou pas, c'est une autre question."
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Attention, je parle d'émergence dans le sens dynamique, pas dans le sens évolutif : les capacités cognitives se présentent sous des formes diverses et doivent être « cousues » ensemble en permanence, voilà ce que j'appelle le phénomène d'émergence.
Alors pourquoi la conscience aurait-elle émergé ?
Parce qu'il y avait, parmi toutes ces possibilités, la possibilité d'émerger. C'est un effet de situation. Cela aurait pu se passer ou ne pas se passer. Il y a un côté très aléatoire dans le monde. C'est comme si l'ontologie du monde était féminine, une ontologie de la permissivité, de l'émulation. Tant que c'est possible, c'est possible. Je n'ai pas besoin de chercher à justifier ceci ou cela. Au milieu de tout cela, la vie tire les possibilités, elle bricole.
L'idée de machines émergeant comme êtres vivants devrait vous paraître concevable ?
Oui, je n'ai aucun problème avec l'idée qu'on puisse créer des organismes dotés d'une identité somatique, d'une identité de type sensori-motrice, ou d'une conscience artificielle.
Cela fait peur aux gens, ils pensent à Frankenstein.
On change de registre. Cela renvoie à la dimension éthique de la science, à sa dimension sociale. On n'est plus dans l'ordre du possible, mais dans l'ordre du souhaitable, ce n'est pas la même chose. Je dis que c'est possible. Qu'on décide collectivement, démocratiquement, de le faire ou pas, c'est une autre question."